Reinhart savait pouvoir se confier à l’infirmière quant à sa condition, sa maladie handicapante. Cela lui faisait du bien de savoir qu’il pouvait en parler à quelqu’un. Non pas qu’il n’en parlait pas, au contraire, il était obligé d’en parler plus que nécessaire à ses yeux. Ça ne le dérangeait pas, mais il suscitait toujours la pitié et ça, il n’aimait pas.
Avec Risa Watanabe, il y avait certes de la pitié, mais les discussions étaient plus factuelles, plus tournées sur la maladie que sur ce qui était autour, et il préférait largement.
S’il n’avait pas pour habitude de fréquenter les gens, il se rendait néanmoins compte que la compagnie de l’infirmière le mettait à l’aise. Ce n’était que rarement qu’il se sentait aussi bien avec quelqu’un.
Il se disait que, pourquoi pas, de temps en temps il pouvait repasser un peu de temps avec elle, l’inviter, au restaurant ou ailleurs. Après tout, se disait-il, elle le méritait bien pour toute l’aide qu’elle lui avait apporté.
Le repas se terminait. Le plat principal était arrivé à sa fin, il ne restait que le dessert. Une forêt noire, faite maison. S’il connaissait le dessert de nom et de vu, le professeur n’en avait jamais goûté. Il écoutait sa collègue lui raconter ce qu’elle savait sur le dessert en question.
« C’est délicieux, » dit-il simplement, savourant le plat.
Puis le repas se termina vraiment. Il avait bien mangé mais il était temps qu’il rentre chez lui.
« Je vous remercie pour le repas, » dit-il alors qu’il s’apprêtait à partir. {color=#ff9966]« J’ai vraiment passé une bonne soirée. »[/color]
C’était sincère, il le pensait vraiment. Pour le montrer, il s’autorisa un petit sourire.
« Peut-être, la prochaine fois, je pourrais vous inviter. »
Et sur ce, il la laissa, non sans lui ayant souhaité une bonne soirée.