S’il était un beau parleur ? Bien entendu. Il en était conscient, après tout, il avait toujours fait tout pour ça. Séduire, c’était sa vie. Toute sa vie, il avait fait ça, enchaînant les conquêtes, mentant, trahissant, ne se posant jamais réellement, même avant son accident. Mais il avait décidé de changer. Ses mots doux, il ne voulait les dire qu’à une seule personne. Cette même personne, il voulait la voir rougir sous ses mots, preuve que ceux-ci ont touchés. Voir rougir les femmes, il adore ça. C’est son petit trésor.
Et maintenant qu’il n’avait qu’une seule femme dans sa vie, il savait qu’il ne verrait plus qu’elle rougir de ses mots. Mais ça ne le dérangeait pas. Il se délecterait des rougeurs sur ses joues, tout comme de ses regards, de ses gestes, de ses manières. Au fond de lui, il se disait l’aimer sans pourtant savoir si c’était la vérité. Cependant, il savait qu’elle l’aimait. Et comme elle portait son enfant, il avait choisi de l’aimer en retour, que cet amour soit vrai ou non.
Alors qu’elle réfléchissait à ce qu’elle voulait faire, Ushio admirait sa belle, lui caressant la main. Des pensées revenaient sans cesse dans sa tête. Il se demandait si cet amour qu’il se disait éprouver était sincère. Mais il ne voulait pas y penser. Sans arrêt il repoussait ces pensées, se disant que Risa est sa future femme, la femme de son enfant, et que forcément il est amoureux d’elle.
Elle lui proposa de faire des boutiques ou d’aller au parc. Ce n’était pas la réponse qu’il espérait, mais ce n’était pas grave. Au moins, il auraient une destination.
« Que dirais-tu d’aller faire les boutiques tout d’abord, de t’offrir les plus belles choses qui puissent exister, puis de nous reposer un peu au parc ensuite ? »
Sans attendre sa réponse, il se leva et lui proposa sa main tel un gentleman, pour l’aider à se lever. Et gardant sa main dans la sienne, il l’entraîna le long de la rue. Des boutiques, dans ce coin, il y en avait beaucoup. Si sa belle le voulait, il les dévaliserait toutes pour son bonheur.
Sur le chemin, elle lui posa une question qui l’étonna. Elle voulait qu’il lui parle de lui, de son enfance, de ses préférences, de ses souvenirs. Ne lui avait-il jamais rien dit auparavant ? Quelle sorte de futurs mariés pouvaient-ils faire si elle ne savait rien de lui ?
« Mon enfance n’est pas très heureuse, mon coeur. Je ne souhaiterais pas t’attrister avec cette histoire. Mais toi, parle-moi de toi. Je sais que je te redemanderais ça régulièrement, mais je veux tout savoir de toi. »
Non, il n’avait pas envie de parler de son enfance. Dans cette période de grossesse, il savait sa future femme sensible et s’il lui parlait de son enfance, il avait peur qu’elle ne soit bouleversée et pleure toute la soirée. Il ne souhaitait pas lui infliger ça.
