Mizuho ▲ Sing with the water

Mizuho cauchemarde encore des cris de sa mère, ceux qu’elle poussait quand son ivrogne de mari rentrait le soir, exécutant ensuite le moindre de ses idées abjectes. Combien de fois sa si précieuse petite Maman avait eu de longues raies noire de sang sur le dos ? Combien de larmes avait-elle versé ? Combien de son sang avait-elle laissé couler pour protéger ses enfants quand c’était à eux qu’il s’en prenait ?

Edwin avait toujours détesté son père.

Très attaché à sa mère et à Uta, sa petite-sœur, plus jeune de quelques minutes, il grandit dans un petit village côtier des alentours de Tokyo, dans une maison donnant sur la mer. C’est de là que vient sa passion pour la natation, une fois avait-il effleuré une surface aqueuse que les rires de sa sœur fusaient à nouveau dans son esprit… Accompagné de son chant mélodieux.

- Grand-frère !
Il se retourna vers elle, elle baignait dans l’eau avec ce merveilleux sourire qui ne quittait jamais ses lèvres, l’air très excité. Excité et impatient.
- Viens, viens voir !
Il voyait sa main agripper la sienne, et, sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit, elle l’entraînait à la nage vers une petite grotte cachée… Une grotte iridescente… Une grotte où les rayons du soleil dansait sur les roches… Une grotte où sa délicieuse petite voix se mêlait à celle de son grand-frère dans divers airs, alors que les percussions de la mer rythmaient leurs chants. Car c’est ainsi que l’Anglais prit goût à la musique.

Le profil de soûlard de son père ne jouait pas en sa faveur  concernant le petit emploi qu’il détenait… Aussi fut-il renvoyé. Ne revenant que tard les soirs chaque jour, ignorant tout devoir familial, le père contraignit sa famille à chercher elle-même de quoi couvrir ses besoins. La mère des jumeaux trouva du travail dans un petit atelier de fabrication de peluches, ses enfants, quant à eux, allaient chanter dans les rues après l’école pour aider leur Maman bien-aimée, même si elle s’opposait bien souvent à ce fait, ils n’avaient encore que sept ans après tout…
Et lorsqu'un petit gosse de riche ramenait sa fraise en ville et essayait de jouer aux supérieurs, le petit requin le remettait à sa place ! Qu'est-ce qu'ils avaient de différent, après tout ? Et il n'avait pas peur de leurs parents non plus, d'ailleurs !

- Edwin ? avait un jour fait Uta.
Le petit garçon qui constatait avec joie les dix sous qui trônaient fièrement au fond de son coquillage après la petite prestation qu’il avait donnée avec sa petite-sœur se retourna joyeusement vers cette dernière, qui avait encore ce merveilleux sourire qui ne quittait jamais ses lèvres.
- Un jour, on chantera devant encore plus de monde !
Mizuho sourit allégrement à sa jumelle, dévoilant sa si singulière dentition de requin, acquiesçant avec ce sourire espiègle qui lui était propre.
- … Même qu’on brillera ! ajouta-t-il.
- On brillera, et on brillera encore plus que l’eau de la mer sous le soleil ! poursuivit Uta.

A cette époque-ci, il ne se doutait pas encore que sa vie allait basculer d’un seul coup, il ne se doutait pas non plus que la haine qu’il nourrissait pour son paternel allait s’accroître pour atteindre une situation irrémédiable…
Monsieur Walker revint un soir, comme tous les autres soirs, complètement ivre, et s’acharna sur sa femme… Uta ne put supporter la scène une seconde de plus, elle en avait assez, assez de voir sa mère pleurer et souffrir pour aucune raison. Assez de cette énergumène qui lui servait de père. Aveuglée par la hargne et ressentant un très fort devoir de protection, elle se jeta sur le bras de son père qui s’abattait froidement sur la joue de sa femme…

Et la tête d’Uta valsa contre le mur.

Les vociférations affolées de la mère se mêlèrent à l’atterrement qui saisit le jeune garçon surveillant la scène caché dans sa chambre. Gabriel  examinait le corps inanimé de sa sœur, le regard morne, l’abattement se mêlait à la haine dans son cœur alors qu’il regardait son sang gicler sur le sol boisé.

Edwin ne pardonnerait jamais à son père.

Le tumulte avait atteint un tel niveau que les voisins vinrent s’enquérir de ce qu’il se passait, en moins de quelques minutes, l’information fut transmise à la police. Le père finit donc derrière les barreaux, mais cela ne faisait ni chaud ni froid à Edwin, il trouvait même que c’était la moindre des choses qu’on puisse lui faire…
Ce qui le rendait hors de lui, c’était l’état de sa sœur… Non seulement Uta avait perdu l’usage de ses pieds, mais en plus, elle était devenue aphasique ! Ce qui non seulement lui faisait intégrer une école de sourds-muets, mais en plus, elle devait s’y rendre en chaise roulante !

C’est à partir de ce jour-là que sa personnalité changea, il devint soudainement nettement plus appliqué en cours et devint le premier de la classe. Il devait briller, il devait être le meilleur, il montrerait à l’imbécile qui lui servait de père que les enfants qu’il avait tant négligés pouvaient devenir quelque chose d’un milliard de fois meilleure que l’ordure qu’il était. Et il gagnerait de l’argent, assez d’argent pour que sa sœur puisse avoir droit aux opérations qui lui permettraient de retrouver ses pieds et sa voix. Il brillerait encore plus que l’eau sous le soleil sur scène avec sa sœur, un jour, comme ils en avaient parlé. C'était décidé !
La situation matérielle de la famille s’était améliorée, vu que le père ne pouvait plus usurper de leurs biens. La sœur de Mizuho allait travailler avec sa mère après être rentrée de l’école, ce qui suffisait heureusement à couvrir leurs besoins… Mais pas à faire un crédit à la banque pour améliorer l’état médical d’Uta, ils ne pourraient jamais rembourser à temps…

A ses dix ans, sa sœur lui offrit cette peluche de requin avec laquelle il dort encore, une peluche qu’elle avait elle-même fabriqué sous la tutelle de sa mère. Une peluche dans laquelle se reflétait la protection maternelle et l'affection sororale... Et, pour la première fois depuis ce qui s’était passé avec son père, Mizuho vit le magnifique sourire qui ne quittait jamais les lèvres de sa sœur à une certaine époque… Elle lui mima qu’elle avait fait ses dents à l’image des siennes, et Gabriel se sentit gêné… Il n’avait rien à lui offrir en retour…

Aux gestes qu’elle esquissa, Edwin comprit ce qu’il lui restait à faire… Sa sœur voulait qu’il brille, qu’il brille en guise de cadeau.

Il grandit sans que sa vie ne subisse de changements depuis, puis intégra Saotome dès qu'il eut l'âge requis, devenant pensionnaire à l’internat. Brillant et studieux élève doté d’une merveilleuse voix, il passa en classe S. Sa musculature lui octroya un succès particulier auprès des filles dont il semblait ne pas s’occuper plus que ça, et bien entendu, il ne laissa pas tomber son sport préféré qui était la natation.

Il appelait souvent sa mère au téléphone, demandant des nouvelles d’Uta… Et, de temps, en temps, le chant de sa sœur surgissait à nouveau dans sa mémoire… Ce chant qu’un monstre avait un jour détruit.

Edwin détesterait toujours son père.

PSEUDO : Ayumu ou Divi-chan, ou ce que vous voulez ~
ÂGE : Quatorze balles et de la fumée o/
PERSONNAGE SUR L'AVATAR : Matsuoka Rin — Free!
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AUTRES : Merci à mon avocate préférée, j'ai nommé Yui, d'avoir gentiment négocié avec le staff tout puissant *Kof kof* Je disais donc, Risa Watanabe accepte de laisser passer mon pseudo d'origine étrangère et je lui en suis profondément reconnaissante :3 Sinon, je suis MISS TURTLE en écriture ~ Et j'adore le "Mister Without head", Nick-Quasi-Sans-Tête, HP POWA o/ Ca se trouve, ça a pas de relation, mais il fallait que j'écrive ça