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 Le devoir le plus complexe de l'année. || Feat. Ushio Camilleri

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MessageSujet: Le devoir le plus complexe de l'année. || Feat. Ushio Camilleri   Le devoir le plus complexe de l'année. || Feat. Ushio Camilleri EmptyVen 4 Mar - 15:15



Dure journée pour le petit métisse. Il s'était levé en avance, préparer en vitesse et tout ceci simplement pour arriver plus tôt à l'école. Mais ce n'était pas simplement pour le plaisir, non. Plutôt parce qu'il était paniqué à l'idée d'arriver en retard ce jour-là bien particulièrement. Un devoir allait être donner à sa classe, un devoir à faire en duo, et il souhaitait mettre toutes les chances de son côté pour que l'on remarque sa présence et, peut-être, que quelqu'un lui demande de faire ce devoir avec lui. Mais bien sûr, la chance était contre lui. Ou peut-être un certain concours de circonstances. Son vélo, à cause d'un soucis de chaîne, failli bien le mettre en retard. Il pédala à toute vitesse, arrivant essouffler devant les grilles qui étaient sur le point de fermer. Le brun se glissa parmi les autres élèves, qui eux marchaient tranquillement, et fit son petit chemin jusqu'à sa classe. En regardant par la porte ouverte, il soupira lourdement. Échec total. Les autres élèves étaient déjà là, à discuter entre eux des paires qu'ils allaient former. Sans un mot, silencieux, il s'installa à sa place, sortant ses affaires. Bientôt, le professeur entra dans la classe, et tout devint calme progressivement. Comme pour que l'affaire soit pliée, il parla presque aussitôt de ce fameux devoir, écrivant au tableau le nom qu'il aurait mais aussi sur quoi il porterait. La musique à travers le temps. Ainsi, il faudrait parler du développement de la musique, de son importance depuis sa création à nos jours, plus ou moins précisément. Quelques bavardages débutèrent, tout bas, sur ce sujet difficile. La moitié de l'année était là, forcément, le niveau montait en flèche pour voir qui tiendrait la barre et qui tomberait à l'eau. Nerveux, Morgan se mit à mordiller sa lèvre inférieure. Il avait tout intérêt à ne pas se manger une mauvaise note à ce devoir-là...  

Mais comment s’assurer d’avoir une bonne note ? Et, d’ailleurs, comment faire ce devoir ? L’enseignant demanda à la classe d’organiser les duos et, bien sûr, les élèves firent nombreux, dès les premières secondes, à annoncer le nom de leur binôme. Courageux, il demeura droit sur sa chaise, écoutant qui allait travailler qui. Bien sûr, la plupart choisissait de se mettre de pair avec un ami. Mais Morgan n’avait pas beaucoup d’amis dans sa classe, ceux-ci étant surtout dans les autres classes. Il soupira, très discrètement, en remarquant que, peu à peu, les options disparaissaient sans que personne n’ai encore cité son nom. Il baissa la tête, tentant de son mieux de retenir ses larmes. Comment aillait-il faire.. ? Son année ne se jouait pas sur ce devoir, bien sûr, mais il risquait de salement amocher sa moyenne et, déjà, Morgan était dépité à l’idée de s’imaginer annoncer sa note à ses parents. Enfin, les derniers élèves se choisirent leur partenaire et, comme il s’en doutait, il demeura tout seul. Il leva un regard un peu paniqué vers un professeur qui, pour sa part, avait l’air très embêté de cette situation. L’enseignant balaya la classe des yeux, cherchant à se souvenir s’il ne restait pas un autre élève qui ne fut pas en duo et, bientôt, il hausse un sourcil. Curieux, le métisse pivota un peu sur sa chaise, tentant de suivre le regard de son professeur avant de ne comprendre sur qui il venait de se poser. Un peu plus loin dans la classe, l’air ailleurs, il y avait un autre jeune homme qui n’avait pas été choisi par ses camarades. Morgan ouvrit des yeux légèrement ronds, avant de rougir du fait de l’observer, et s’installa de nouveau correctement sur sa chaise, baissant un peu la tête. Quel était son nom, déjà… ? Il réfléchit, alors que le professeur vérifiait dans sa liste que l’autre élève ne soit pas en paire et, relevant la tête au bon moment, Morgan éclaira l’idée dans son esprit. Ushio ! Il s’appelait Ushio Camilleri ! Retournant son regard par-dessus son épaule, il regarda discrètement le grand brun aux cheveux légèrement violacés. Depuis le début de l’année, il était là sans vraiment être là, semblait parfaitement lassé de devoir se poser sur sa chaise. Morgan déglutit aussi silencieusement que possible. Il ne savait absolument rien sur cet élève-ci. Bien sûr, pour lui comme pour les autres, il avait mémorisé son nom et son prénom, ainsi que sa place dans la classe, mais ce n’était clairement pas suffisant pour se faire une idée sur le caractère de quelqu’un.

Il retourna la tête en face de lui une dernière fois, regardant l’enseignant qui écrivait leurs noms pour former le duo. Ushio, de mémoire, n’était pas un grand travailleur et, un peu démoralisé, Morgan se fit à l’idée qu’il allait certainement être obligé de faire ce devoir seul. Mais en voyant son air, l’enseignant poussa un soupir. Il pointa vers Ushio de son manuel et, d’une voix claire, lui précisa qu’il parlerait à son auxiliaire de santé du fait que, le week-end tout proche, il le passerait à la bibliothèque avec son jeune camarade pour faire ce devoir. Il jeta ensuite ses yeux sur le métisse, qui gesticulait un peu sur sa chaise, embêté à l’idée d’embêter peut-être le brun, et lui demanda si cela ne le dérangeait pas. Pour ne pas poser de problème, n’arrivant pas à décrypter l’air du binôme qui lui avait été assigné, il se courba un peu, penchant la tête pour accepter. Il n’avait rien d’autre à faire de toutes façons, son temps était parfaitement libre. Les paires faîtes, le professeur démarra son cours habituel, laissant Morgan dans une profonde réflexion. Qu’il soit là ou pas, Ushio n’avait pas l’air emballé du tout par ce devoir, ni par quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. Il soupira, discrètement, doucement, son visage vers son cahier, et démarra, sur les coins, de schématiser la présentation qu’il songeait donner au devoir. Peut-être quelque chose de plus léger.. ? Il gomma, à de nombreuses reprises, n’écoutant que distraitement le cours du jour, et fut un pu abattu lorsque la fin de l’heure arriva. Bien plus encore quand la fin de la journée fut là à son tour. Le lendemain, il allait devoir aller à la bibliothèque, sans avoir aucune assurance de la présence d’Ushio. Un peu inquiet, il s’encouragea pour lui parler. Mais à peine la sonnerie avait-elle retentie qu’Ushio était déjà au pas de la porte. Ne voyant déjà plus que son dos, Morgan abaissa doucement la main qu’il avait un peu levée pour attirer son attention, et ferma les yeux. Il fallait vraiment qu’il fasse quelque chose pour parler avec lui…  

Il se faufila hors de la classe à son tour, après avoir rangé ses affaires dans son sac-à-dos nounours, et, soucieux, se glissa jusqu’à la classe de ses amis, pour savoir s’il ne pouvait pas apprendre quoi que ce soit sur Ushio Camilleri. En le voyant passer, ses camarades se mirent à murmurer, l’arrêtant en plein milieu du couloir. Il y avait une ambiance si étrange, tout à coup… Il secoua vivement la tête de droite à gauche, cherchant à se raisonner. Il était si nerveux que c’était certainement là simplement le fruit de son imagination débordante ! Quand il parvint enfin à la classe de ses amis, il leur demanda ce qu’il pouvait bien savoir sur ce jeune homme, d’une voix un peu faible, hésitante. Mais, à entendre son nom, ses amis firent une drôle de tête à leur tour, cherchant quoi lui répondre. L’un d’eux le questionna : pourquoi parlait-il de lui ? Morgan, un peu étonné de la question, expliqua avoir été posé en binôme avec lui, pour un devoir important, et un de ses amis, posant sa main sur son épaule, l’encouragea avant de s’en aller, visiblement pas à l’aise avec le sujet. Il paniqua, sur l’instant, se remettant à gesticuler, baissant timidement la tête. Mais par chance, un autre de ses amis était plus bienveillant. Il explique au petit brun que son partenaire pour le devoir oubliait tout chaque jour, qu’à peu près tout le monde à part lui était au courant depuis le temps, et que c’était d’ailleurs précisément pour cela qu’il avait une auxiliaire de santé, de vie, pour gérer tout ce qu’il ne pouvait pas gérer seul, ses cours en faisant partie. Pas rassuré de ce qu’il entendit, Morgan traîna le pas jusque chez lui, la tête dans les nuages. Ushio avait un certain charisme, comme tous ses camarades d’ailleurs, et il ne l’avait jamais vraiment vu autrement que comme un grand élève brun aux cheveux  mi-longs, teints de violacé, et aux yeux bleus.  Il se sentit perdre un peu pied, dépassé par la situation. Ça n’allait pas être pratique, cette histoire, pour faire un devoir sur deux jours.

En arrivant chez lui, il posa son sac, prépara ses affaires du lendemain sans réelle attention, l’esprit voyageant entre diverses questions et, après avoir mangé devant sa série, se coucha pratiquement aussitôt. Il eut bien du mal à trouver le sommeil, tournant dans son lit comme s’il ne trouvait pas de place confortable où s’installer. Il fallait vraiment qu’il obtienne une bonne note à ce devoir. Baillant, il finit bientôt par tomber de sommeil, se roulant en boule sous sa couette en pensant fort à sa mère pour se détendre. Quoi qu’il fasse, elle ne serait pas déçue, bien sûr, mais il cherchait malgré tout à la rendre fière, à montrer à son père être un bon garçon. Il rêva de son petit village, de la tranquillité qu’il y avait là-bas comparé à l’agitation des environs. Cette campagne lui manquait beaucoup, en réalité… Le lendemain, au réveil, il ouvrit de petits yeux fatigués sur son plafond. Cette journée, il ne la sentait pas du tout. Les bras ouverts, faisant pratiquement l’étoile de mer dans son lit, il s’étira en fermant une fraction de secondes ses grands yeux bleus. Il fallait malgré tout qu’il se décide à sortir du lit. Ne sachant même pas l’heure qu’il était, il tendit un bras pour attraper son téléphone portable sur sa table de chevet et, ne le trouvant pas, se pencha sur le bord de son lit pour regarder le petit écran qui avait dû tomber au sol. Il tendit alors à nouveau le bras, ne se rendant pas compte qu’il glissait et, à peine le téléphone attrapé, roula sublimement pour retomber lourdement au sol dans un cri aiguë.

Un peu secoué, il se releva, soufflant sur des mèches qui couvraient son visage. Vraiment, la journée s’annonçait mauvaise. Le rendez-vous avait été fixé aux environs de midi, mais il n’était encore que huit heures. Baillant un peu, couvrant sa bouche d’une main alors que l’autre, tenant le téléphone, s’étirait à nouveau vers le plafond, il se demanda ce qu’il allait bien pouvoir faire jusque-là. Et la réponse fut bientôt plutôt claire.

Il traîna à nouveau les pieds, après s’être levé, et se débarrassa de son pyjama pour aller prendre une bonne douche. L’eau tiède le réveilla durement, mais eut au moins le mérite de le tirer hors de ses rêveries. Il se sécha ensuite, rapidement, regardant les affaires sur sa chaise de bureau en se brossant les cheveux. Un t-shirt blanc simple, avec un nounours dessus, un gilet long à légers volants et une jupe. Il arrêta sa brosse dans ses cheveux, se rapprochant de son bureau pour l’y poser et, se saisissant de sa jupe, la remplaça bien vite par un jean slim bleu clair. Son ami lui avait dit d’éviter ce qui était… Court et… Et facile à soulever, au cas où. Même s’il ne comprenait pas vraiment pourquoi il avait pris le temps  de préciser un détail aussi étrange, Morgan opta pour obéir sagement à la consigne de son ami. Il s’habilla donc, glissant aussi un foulard un peu leste à son cou après avoir attaché ses cheveux en une queue de cheval haute toujours ornée de ses deux grelots fétiches et mit bien vite ses chaussettes et ses convers violettes, prêt à partir. Ou presque, en tout cas. Il glissa son sac en bandoulière sur son épaule gauche, rapidement, en attrapant ses clés et, finalement, ficha un croissant dans sa bouche pour sortir et verrouiller son appartement. Motivé, un peu plus qu’au levé en tout cas, il descendit rapidement ses escaliers pour ne pas prendre l’ascenseur et, parvenu en bas, se faufilant parmi la foule qui se baladait déjà, pour rejoindre le centre commercial. Là-bas, il ficha le nez dans une première librairie, avant de tenter sa chambre dans une seconde. Son sac s’alourdissait petit à petit et, finalement, se posant dans un restaurant, il mangea en vitesse. Midi approchait.

Le petit brun, son addition payée, prit donc la route, bien connue, de l’académie. Sur le chemin, une sucette dans la bouche, il bouquina un peu, cherchant à démarrer un peu les recherches ou tout du moins, à trouver par quoi commencer. A l’académie, il se rendit à la bibliothèque, laquelle était un peu occupée déjà par d’autres élèves certainement eux aussi sur un devoir. Il s’installa à une table un peu éloignée, pour ne gêner personne et, posant son sac à terre, en sortit son cahier, sa trousse, ses feuilles blanches et les livres qu’il avait trouvé avant de venir. Il organisa le tout, pour optimiser son espace de travail et, ne pouvant pas commencer sans son camarade, au cas où celui-ci aurait pensé à une autre présentation que celle à laquelle il avait pensé lui-même, attendit son arrivée. Petit à petit, le temps passa. Midi passa. Son crayon de bois entre ses lèvres et son nez pour former une moustache imaginaire, profitant d’être assez loin des autres pour que personne ne le voie s’occuper comme un enfant, il tourna son poignet droit vers lui, regardant sa montre. Il était en retard…  Il leva la tête au plafond, y jetant son regard, les yeux légèrement plissés. Peut-être n’allait-il pas venir, au final ? Reposant son crayon, il se mit à soupirer à nouveau. Peut-être que le professeur avait oublié de le dire à l’auxiliaire, qui avait oublié de le dire à Ushio ? Ou peut-être qu’elle l’avait dit trop tôt et qu’entre-temps, il avait oublié.. ?  Découragé à nouveau, Morgan laissa tomber sa tête contre son cahier, après y avoir croisé les bras. Mais c’était certainement tout sauf une bonne idée. Il n’avait que peu dormi, en plus d’avoir eu un très mauvais sommeil et, sa respiration ralentissant petit à petit, il finit par s’endormir.  

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MessageSujet: Re: Le devoir le plus complexe de l'année. || Feat. Ushio Camilleri   Le devoir le plus complexe de l'année. || Feat. Ushio Camilleri EmptyLun 14 Mar - 16:45

Comme tous les jours, le réveil fut difficile pour Ushio. Alors qu’il pensait se réveiller à Malte, dans les bras de son amant d’il y a quatre ans, il eut la mauvaise surprise d’ouvrir les yeux dans son appartement japonais, avec pour seul compagnon Marshmallow le chat, qui dormait à côté de lui.

Quelle ne fut pas sa réaction lorsqu’il apprit qu’on avait manqué de le tuer de peu, lui provoquant un trouble qui le fait oublier tout ce qu’il vit chaque jour. Et ce, c’était il y a quatre ans. Combien de souvenirs avait-il perdus depuis ? Combien de personne avait-il rencontré puis oublié depuis ? Cette nouvelle était difficile à digérer. Dans son esprit, se formaient plusieurs façons de prendre la chose. Il aurait très bien pu prendre ça avec légèreté, se dire qu’il pourrait profiter de sa journée comme il le voulait, puisqu’après tout, les conséquences seraient toujours amorties par cet état qui lui faisait oublier ses souvenirs. Il aurait pu sortir et aller butiner les fleurs et les choux comme il aime à le faire, appréciant le nombre de victimes qu’il avait pu faire et qu’il pourrait faire, leurs noms notés sur une feuille comme un tableau de trophées de chasse.

Mais il n’en avait pas envie. Lui qui se sentait déjà si seul avant ça se rendait compte qu’il le serait maintenant toujours et à jamais. Il y a-t-il vraiment une raison de vivre si c’est pour se sentir éternellement seul, pour se lever et que personne ne soit là pour l’accueillir ? À cela réfléchit-il, assit à moitié nu dans son lit, les jambes rabattues contre lui, recroquevillé comme un petit enfant. Certes il n’avait jamais été bon avec ses compagnons, n’hésitant pas à butiner à droite, à gauche, à tromper son partenaire avec tout ce qui bougeait, mais au moins il n’était pas seul, il avait quelqu’un avec qui passer du temps, avec qui partager des souvenirs, parce que tout n’est pas qu’une histoire de cul. Cependant, à présent, ce genre de relation, il ne pouvait plus en avoir. Qui voudrait devenir ne serait-ce qu’ami avec quelqu’un qui l’aura oublié le lendemain et avec qui il va falloir tout reconstruire de zéro chaque jour ? Personne ne le ferait, il en était persuadé.

Quelques larmes coulaient le long de ses joues. Une envie soudaine lui vint. C’était stupide, il avait toujours trouvé que ça l’était, mais bizarrement c’était la solution la plus viable qui lui venait à l’esprit. Il avait déjà couché avec des gens qui avaient tenté ce qu’il allait tenter, et il s’était moqué d’eux, tout comme s’était-il manqué de la demoiselle qui l’avait tenté après avoir mis trop d’espoir dans sa relation d’une nuit avec lui. Maintenant, ces gens, il commençait à les comprendre. Il prit le couteau suisse qui était dans le tiroir de sa table de chevet et releva un peu la manche de son bras gauche. Ce qu’il vit lui fit marquer un temps d’arrêt. Son poignet était zébré de quelques lignes blanches. Il poussa un léger gloussement, se moquant de lui-même. Vraiment, quel bon-à-rien était-il. Même pas capable de se donner la mort…

Finalement il ne tenta rien ce jour-là, mais ses idées étaient moroses et il n’était pas enthousiaste quant à l’idée de vivre cette journée. L’auxiliaire de vie qui s’occupait de lui n’eut pas besoin de le chercher pour le petit-déjeuner, il descendit de lui-même dans la cuisine après s’être remis un peu les idées en place à l’aide d’une douche et s’être habillé pour l’école qui n’était pas situé très loin d’ici. Son petit-déjeuner était succin, mais bon. Il ne prit qu’un café noir et une tartine de natto qu’il n’eut aucun besoin de préparer puisque, telle une domestique, miss Mizushima s’occupait de tout.

Après ça seulement se permit-il d’aller en cours, même si la tentation était grande d’aller faire les boutiques, de se promener en ville, plutôt que de suivre des cours dont il ne se souviendrait pas le lendemain. Son chat l’accompagna un bout de chemin, ce qui lui remonta un peu le moral, avant de disparaitre dans une ruelle.

Arrivé en salle de classe, se félicitant de ne pas s’être trompé puisqu’il n’était plus dans la même salle que « hier », il s’installa à la table à la même place que celle qu’il occupait avant son accident. Cela semblait ne déranger personne, et même si ça dérangeait, il ne bougerait pas pour autant. En attendant que le cours débute, il sorti son téléphone et y explora les applications. Apparemment, rien n’avait changé en quatre ans, si ce n’est que le téléphone avait l’air un peu plus lent. Les jeux auxquels il jouait étaient toujours là, il n’y en avait pas de nouvelle mais il eut la mauvaise surprise de voir que les services en ligne d’un de ces jeux avait été arrêté, le fond d’écran du téléphone n’avait pas changé non plus, présentant une photographie de Marshmallow. Son répertoire de contact, en revanche, avait changé. De nombreux numéros s’étaient ajoutés, des numéros dont les noms ne lui évoquait pas grand chose. Alors observa-t-il les messages reçus et envoyés, relisant les conversations mignonnes ou bien plus chaudes et indécentes qu’il avait eues avec telle ou telle personne. Néanmoins, il ne put s’empêcher de remarquer, ce qui ne l’étonna pas le moins du monde, que chacune de ces conversations commençaient et se terminaient le même jour, ne s’étalant jamais au-delà d’une journée. Cette constatation ne fit qu’ajouter à son sentiment de solitude et il était à moitié effondré sur la table quand le cours commença.

Un soupir traversa involontairement ses lèvres. Le professeur annonça un devoir en duo qu’apparemment il avait déjà évoqué auparavant. Il ne manquait plus que ça. L’envie de faire ce devoir était proche de zéro, proche du côté négatif. De plus, le sujet n’était pas des plus faciles. Il plaignait le pauvre type qui serait coincé avec lui et obligé de tout faire ou presque. Aussi, il ne fit pas attention aux différents groupes qui étaient annoncés par les élèves, préférant continuer de lire ses anciennes conversations. Conscient qu’aucun de ces groupes ne le concernait, il préférait attendre que l’agitation se calme. Comme le nombre d’élèves de la classe était un nombre pair, il y allait forcément avoir un malchanceux obligé de faire équipe avec lui.

Lorsque le silence se fit une nouvelle fois, il reposa son téléphone sur la table et observa le professeur sans toutefois véritablement penser au devoir. La tête encore dans les obscénités que recelait son téléphone, il voulait juste voir la tête de qui serait torturé de sa présence pour ce devoir. Ushio suivit le regard du professeur qui se posa sur une personne un peu plus loin. Il ne l’avait pas vraiment remarqué, mais il n’avait remarqué personne, ne faisant pas attention à ses camarades de classe. Néanmoins, ce garçon l’intrigua. Sous tous les points, il ressemblait à une femme. Avec ces longs cheveux, son visage d’ange, ses vêtements, il avait tout pour qu’on le confonde avec une femme. Mais l’œil entraîné du maltais ne s’y trompait pas. Des hommes et des femmes, il en avait vu, observé, beaucoup, sous tous les angles, même les plus intimes. Il savait très bien que des longs cheveux ne voulaient rien dire, après tout, lui-même avait les cheveux longs, même s’ils ne le sont pas autant que ceux de ce garçon. Il savait très bien qu’un visage parfait est asexué et que les plus beaux visages n’indiquent pas forcément le genre auquel ils appartiennent. Il savait très bien que les vêtements n’étaient qu’un emballage, pour l’avoir retiré maintes fois à d’autres personnes, et ne voulaient rien dire, fait est qu’il avait déjà forcé un ancien petit-copain à porter une robe sexy qui l’aurait presque fait ressembler à une femme. À force, il avait appris à reconnaître tous les petits détails physiques qui caractérisaient les hommes et les femmes et ne se trompait que rarement. Et dans ce cas-là, il était formel : cette personne était bien un homme, même si lui-même aurait facilement pu douter.

Le professeur nota leurs deux noms au tableau. Ainsi s’appelait-il Morgan. De toute évidence, comme lui-même, il n’était pas japonais, du moins pas tout à fait. Intérieurement, il s’excusa envers le jeune homme, ça n’allait pas être de tout repos pour lui. Non seulement il devrait travailler pour deux, mais aussi devrait-il faire avec les tentatives d’Ushio. Parce que, si aujourd’hui il était difficilement d’humeur, il était néanmoins grandement intéressé par Morgan et songeait que le lendemain, lorsqu’il devrait se retrouver pour travailler, il irait assurément lui faire des avances appuyées. Et chanceux comme il était, l’enseignant indiqua qu’il irait parler à son assistante personnelle pour s’assurer qu’il ne laisserait pas en plan son binôme. En réponse, il sourit à son professeur. Ne pas le laisser passer, c’était exactement ce qu’il voulait.

Le cours commença enfin et il s’affaissa sur sa table. Ce sur quoi portait le cours ? Il n’en avait pas la moindre idée, il s’était endormi et il n’y avait que la sonnerie de fin de classe qui l’avait réveillé. La tête dans le gaz, il attrapa son sac même pas ouvert et sorti en vitesse de la salle. Son but était d’aller se trouver un coin tranquille et d’y continuer sa sieste. La journée était douce et les températures étaient clémentes, alors il décida de se rendre dans les jardins et de dormir derrière un buisson, sous la douce chaleur des rayons du soleil.

Quelques heures plus tard, il se réveilla en sursaut, et une douleur aiguë marqua son torse autant que son réveil. Imprimée sur sa rétine, un seul reste de son cauchemar. Son très cher ex qui le regardait tomber d’un air sombre. Était-ce la preuve de sa tentative d’assassinat ou bien seulement une extrapolation de son esprit malade ? Serrant distraitement le chat contre son torse, il espérait que la deuxième option était la bonne tandis que des larmes s’accumulaient aux coins de ses yeux.

Il rentra chez lui, Marshmallow dans ses bras. Son cauchemar l’avait bouleversé et il retourna dans sa chambre sans faire attention aux questionnements de miss Mizushima quant au pourquoi n’était-il pas en cours. Posant le chat sur le lit où il se roula en boule, Ushio passa dans sa salle de bain où il se fit couler un bain. Il y ajouta à peu près tout ce qu’il avait sous la patte. Sels de bain, bain moussant, huiles essentielles… Son but était de se relaxer un peu, de se sentir bien. Ajoutant un soupçon de musique, il se dévêtit et se glissa dans l’eau chaude. C’était agréable et avait l’effet voulu. En réalité, il envisageait difficilement la fin du bain et aurait voulu rester là pour l’éternité, quitte à être aussi ridé qu’un vieux pruneau.

Somnolant dans le confort du bain et sous la musique, il repensa à toute cette journée, à ce cauchemar surtout, et regarda à nouveau son poignet, ces marques sur celui-ci. Il y avait donc eu d’autres jours où il s’était senti aussi mal. Sans trop y réfléchir, il prit une paire de ciseaux qu’il avait utilisée juste avant pour ouvrir les sachets de quoi agrémenter son bain et rajouta une marque sur son poignet avant de l’envoyer valsé à l’autre bout de la salle de bain. Reposant son bras dans l’eau chaude, il recommença à somnoler et fini éventuellement par s’endormir.



Une musique s’élevait quelque part dans la douceur. Cette chanson, il la connaissait. Utau Oka Exec Harvestasya. Il l’aimait bien et surtout aimait la chanter. C’est ce qui le fit émerger de la douceur de ses rêves dans la chaleur de ses draps. Devant ses yeux, son téléphone s’agitait sur la table de chevet en émettant la jolie musique. Il la laissa jouer jusqu’au bout, chantant à voix basse sur la musique, l’esprit vide. Aux dernières notes, il attrapa le téléphone, remarquant la présence d’un bandage autour de son poignet gauche, et éteignit le réveil.

Seulement à ce moment remarqua-t-il le problème du lieu qui ne correspondait pas à ses souvenirs. Là où se trouvait avant son téléphone, il y remarqua un carnet indiquant qu’il devait impérativement être lu. Le jeune homme encore endormi lu alors les quelques premières pages, expliquant ce qu’il s’était passé et son soucis d’amnésie. Contrairement à la veille, la nouvelle fut bien prise. À ses yeux, ce n’était que les aléas de la vie et il se disait que c’était probablement le destin qui l’avait puni d’avoir trop joué avec les gens.

Le petit-déjeuner fut vite englouti, dans la bonne humeur, et l’auxiliaire de vie du garçon lui indiqua qu’il devrait se rendre à la bibliothèque pour travailler avec un dénommé Morgan W. Carlton. Ce nom était inconnu aux oreilles d’Ushio, mais elle lui montra une photo du garçon qui ressemblait plus à une fille qu’à une personne de son propre sexe. Mais en soit, il appréciait bien. Mizushima-san devait l’avoir remarqué, car elle insista sur le fait qu’il devait le rencontrer pour travailler.

Prétendant avoir compris mais ne pensant pas à autre chose qu’à vérifier la virilité de son camarade, il sorti se balader en ville. Le matin lui était libre, c’était le sien et il comptait bien l’exploiter. Mais en réalité il ne fit pas grand-chose d’autre que d’arpenter les rues et de reluquer les hommes et les femmes, surtout les hommes, qui passaient. Bientôt sonna l’heure du repas. Pour ça, il ne fit qu’aller acheter un sandwich sur le chemin de l’académie et discuta avec le jeune homme qui tenait la caisse du kombini. Ushio faisait jouer ses charmes et l’employé du magasin semblait véritablement gêné, mais dans la grande politesse japonaise, il n’osait pas être désagréable avec lui. Oubliant totalement son rendez-vous, l’étudiant s’amusait des réactions de l’autre homme. Alors qu’il travaillait, Ushio le draguait ouvertement en attendant qu’il finisse ses heures, ce qui ne devait pas tarder. Il avait décidé de l’attendre, espérant sans trop réellement y croire, pouvoir conclure avec lui sur une note digne de ce nom. Et lorsque le caissier parti dans les vestiaires à la fin de son travail, Ushio le suivit discrètement et à son plus grand bonheur ne vit personne d’autre que lui. Ainsi, il eut l’occasion de le surprendre par sa présence ici et les enferma tous les deux dans les vestiaires d’où ils ne ressortirent qu’environ un quart d’heure plus tard. Ushio s’excusa auprès de l’homme dont il n’avait pas retenu le nom, il ne pouvait pas rester avec lui, il s’était soudainement rappelé qu’il avait un rendez-vous de travail.

Et c’est ainsi que le très volage Ushio se rendit, tout satisfait de sa matinée, en ayant même oublié son sandwich au kombini, à la bibliothèque où son binôme devait encore l’attendre, du moins, l’espérait-il. Il voulait aussi passer un peu de temps avec Morgan, même s’il pensait qu’il pourrait difficilement faire durer celui-ci quinze minutes, même en se ménageant un peu. Aujourd’hui, il tenait la grande forme, si ce n’était cette agaçante douleur au poignet dont il ignorait l’origine, cachée sous un bandage.

Heureusement, il trouva son cher Morgan assit à une table de la bibliothèque. Ou plutôt, endormi dessus. Faisant le moins de bruit possible, pour ne pas le réveiller tout de suite il s’installa en face de lui et le regarda dormir. Une pensée émergea. Ce garçon était mignon, et il pourrait passer tellement de bon temps avec lui, si bien qu’il pourrait sortir avec lui. Mais rapidement il effaça cette possibilité. Dans sa condition, Ushio n’était pas en état d’avoir des relations qui durent plus qu’un jour. Tant pis, il aurait bien aimé.

Mais regarder Morgan dormir n’était pas des plus amusant. Que devait-il faire ? Partir ? Le réveiller ? Autant l’un que l’autre, il ne voulait pas. Alors une autre option. Il se leva de sa chaise et s’approcha doucement de son camarade de classe. Il voulait vérifier un truc. Doucement, tout doucement, il passa une main sur la cuisse de l’endormi et la fit glisser entre ses jambes. Ah oui, c’est bien un garçon.
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