[xXx] [Terminé] Visite Médicale = Love Game ? [PV : Risa]

« Bip bip bip bip »

Un réveil sonna quelque part.

« Bip bip bip bip »

Insistant. Le beau aux bois dormant était tiré par ce bruit d’un rêve qu’il aurait souhaité continuer.

« Bip bip bip bip »

Entre rêve et réalité, il se demandait pourquoi Teppei, son petit ami, n’éteignait pas le réveil pour le laisser dormir. Après tout, c’était les vacances, ils n’avaient pas besoin de se lever.

« Bip bip bip bip »

Ushio ouvrit les yeux et allongea le bras pour déposer sa main au sommet du réveil, sur le bouton qui éteignait l’alarme agaçante, avant de laisser tomber son bras sur le côté du lit. Il était couché sur le dos et en ouvrant les yeux, la première chose qu’il vit fut le blanc ombragé du plafond. De toute évidence les volets étaient toujours fermés mais, en regardant ce plafond, il sentit que quelque chose n’allait pas. Marshmallow se promena à côté du lit et se mit à se frotter la tête contre le bras pendant du jeune homme, en quête de caresses, qu’il reçut tout de suite.

« Dit, Teppei, tu trouves pas que le plafond ressemble à celui de… »

Il s’arrêta en plein milieu de sa phrase. En parlant, il avait étendu une de ses mains pour toucher l’épaule de celui qui aurait dû se trouver à côté de lui, mais cette main ne trouva que du vide. Surprit, il tourna la tête en appelant son amant et fut surprit de voir qu’il n’était pas là où il pensait être.

De ce côté-là de la chambre était censée se trouver une fenêtre donnant sur la mer, mais à la place il n’y avait qu’un mur sur lequel était accrochée une grande feuille de papier, noircie de noms et de dates. Des meubles s’étalaient contre le mur et Ushio les reconnus pour être ceux de la chambre de son pavillon Tokyoïte.

Comment était-il retourné à Tôkyô alors qu’hier encore il était à Malte ? Se redressant dans son lit, il tenta de se remémorer ce qui était arrivé mais ne se souvint de rien de plus récent que de sa promenade avec Teppei.

Que s’était-il donc passé ? Il se posait la question en s’asseyant au bord du lit, rejoint par Marshmallow qui quémandait plus de câlins. Jetant un coup d’œil au réveil qui indiquait, en chiffres rouges, 7 : 42, le jeune homme remarqua, sur sa table de chevet, un carnet avec écrit dessus, d’une écriture étant manifestement la sienne, « A lire, important ».

Et c’est ce qu’il fit. Il lit son carnet, apprenant toute la vérité sur sa condition, qu’il avait perdu 4 ans de sa vie, qu’il avait perdu son petit-ami qui avait tenté de le tuer… Oh bien sûr, il avait compris les avantages de sa position, mais ça lui était égal. Immédiatement, il retourna sous sa couverture, prenant le chat ronronnant contre lui.

Combien de temps il resta ainsi dans son lit, à tenter en vain de se rendormir ? Peut-être 10 minutes, peut-être 2 heures. Mais ce qui est sûr, c’est qu’au bout d’un moment, une jeune femme entra dans sa chambre, murmura quelques mots et lui dit plus fort, en maltais, d’un ton ferme et sec qui n’autorisait aucune réplique.

« Allez, debout ! Tu as une visite médicale à passer aujourd’hui pour déterminer si tu n’as pas davantage de séquelles ! Et garde ça en mémoire : l’infirmière c’est off-limits. »

Après ça, elle reparti comme elle était venue. Ushio songea que, de toute évidence, cette femme était sa nurse. Mushishima, c’était … ? Enfin bref. Il se leva à contrecœur et alla farfouiller dans sa garde-robe. La majorité de ses vêtements étaient encore là, mais il trouvait de nouveaux ensembles sympas dont quelques habits qu’il décida de porter aujourd’hui : une chemise parme à manches trois-quarts dont il laissa le col nonchalamment ouvert sur plusieurs boutons et un pantalon, assez banal, blanc.

Puis il descendit à la cuisine pour prendre le petit déjeuner préparer par la nurse qu’il ne connaissait pas mais qui semblait connaître ses goûts puisqu’elle lui avait cuisiné des œufs frits agrémenté de natto. Ce mélange de petit-déjeuner maltais et traditionnel japonais constituait parmi ses préférés.

Pendant qu’il mangeait, Mushishima, qui ne cessé de corriger son nom « Mizushima » alors qu’Ushio ne faisait aucun effort pour l’appeler correctement, le harcelait d’informations diverses et variés sur ce qui était arrivé, ce qui allait arriver et ce qu’il devait faire. Elle lui dit que ce matin il n’irait pas en cours à cause de la visite médicale mais qu’il serait obligé de s’y rendre l’après-midi, lui expliqua comment la visite médicale devait se dérouler et lui rappela plusieurs fois que le personnel était off-limits, qu’il ne devait pas tenter de coucher avec.

Enfin, le petit-déjeuner avalé, il se rendit à Saotome en trainant des pieds. Il habitait, depuis sa première année en tant qu’Idole, dans un petit pavillon pas trop loin de l’établissement où il pouvait se rendre à pied sans problème. Arrivé, il se rendit à l’infirmerie et frappa à la porte.

Il fut introduit dans le bureau de la demoiselle, après les salutations d’usage, et s’assit sur une chaise en fasse du bureau, posant ses coudes sur les accoudoirs et sa cheville gauche sur sa jambe droite, se mettant à l’aise. Ses yeux admiraient l’infirmière qu’il avait déjà, avant son accident, tenté de mettre dans son lit en vain. Mushishima lui avait dit qu’elle est off-limits. Mais les interdits ne sont-ils pas faits pour être brisés ? Surtout que le lendemain, s’il arrivait enfin à quelque chose avec Watanabe, il ne se souviendrait même pas avoir fait quelque chose qu’il ne fallait pas.

« Vous êtes particulièrement belle, aujourd’hui, Miss Watanabe. L’homme pour lequel vous vous êtes ainsi habillée est un grand chanceux. »

Il se doutait vaguement qu’éventuellement il lui avait peut-être déjà dit des mots similaires. Mais si ça n’avait pas fonctionné autre fois – il ne se souvenait pas avoir vu son nom sur la liste de ses conquêtes, ça pouvait toujours fonctionner aujourd’hui, si elle était assez sensible à ses mots et s’il s’y prenait bien.

L’infirmière, aujourd’hui était des plus délicieuses. Sa tendance à s’habiller de façon légère était une provocation à laquelle il ne pouvait que succomber. Il la voulait, sans vraiment la désirer, elle faisait remonter en lui ses instincts bestiaux.

C’était, somme toute, comme la majorité des humains qu’il croisait, mais sa proie, aujourd’hui, c’était elle, et il ferait ce qu’il pouvait pour qu’elle lui succombe. Oh, il n’avait pas l’intention de pousser trop loin si elle venait à se refuser à lui, cependant. Il n’était pas attiré par elle à ce point.

Par contre, le compliment qu’il lui avait fait n’avait l’air d’avoir touché qu’un peu. Seule une rougeur avait pointé au niveau des joues de la belle infirmière, mais le ton était neutre, assez commun, comme s’il n’avait fait que lui apporter une banalité qu’elle attendait.

« Ouch, » se dit-il. « Ça commence mal. » Mais la froideur ne le découragea pas, au contraire, son envie redoubla et son ardeur à tenter s’amplifia. Elle voulait savoir comment il allait, et il lui donnerait du classique. Après tout, il se doutait lui-même qu’il devait dire ça à chaque fois qu’il la voyait.

« J’étais un peu déprimé ce matin. Ça peut se comprendre. Mais lorsque je vous ai vu, tous mes soucis se sont évanouis. Vous voir a éclairé ma journée. »

C’était tellement gros, ce qu’il avait dit, la façon dont il l’avait dit, elle ne pouvait pas passer à côté du fait qu’elle l’intéressait. Comment réagirait-elle ? Il se le demandait. Il se doutait que peut-être elle ne voudrait pas de lui et le ferait bien comprendre. C’était un test, en quelque sorte.

Il fut assez surprit quand elle s’assit à côté de lui. C’était quelque chose dont il ne s’attendait pas. Mais ce n’était pas plus mal. Tout doucement, tendrement, il posa sa main sur la cuisse de la demoiselle, comme si de rien était. Elle voulait entendre comment son réveil s’était déroulé, elle serait servie. Volontairement, il laissa échapper quelques secondes, la regardant en faignant d’être plongé dans ses pensées.

« Mon réveil… J’ai fait un rêve, je crois… Il y avait un ange. Elle était belle. Magnifique. Douce et sensible. Je crois que je suis tombé amoureux d’elle. Je ne me rappelle pas de grand-chose. Mais lorsque je me suis réveillé, j’ai ressenti sa disparition comme un manque. »

En parlant, il caressait la jambe de miss Watanabe, d’un air faussement distrait, la regardant de temps en temps, le reste du temps regardant ailleurs, feignant de se perdre dans ses souvenirs.

« Bien sûr, j’ai été choqué d’apprendre ce qui m’était arrivé. Mais j’ai plutôt bien prit. Parce que je me souvenais que mon ange m’avait dit que tout irait bien. Puis, je vous ai rencontré ici. J’ai l’impression d’avoir retrouvé l’ange de mes rêves… »

Ces derniers mots, il les avait dits en regardant la demoiselle avec des yeux pleins d’espoirs. Bien entendu, chacun de ses mots était un mensonge éhonté, mais ça lui était égal. Il avait un but et il y parviendrait comme il pourrait.

Ushio avait bien envie de son infirmière, aujourd’hui. Il espérait qu’elle ne le repousserait pas mais n’avait que peu d’espoir. Si elle était du genre à se laisser avoir si facilement, il aurait déjà mis son nom dans sa liste. Cependant, il n’abandonner pas. Une mauvaise passe est si vite arrivée, il en profiterait lorsqu’elle arriverait.

De toute évidence, ses mots touchaient visiblement la demoiselle. Elle avait les joues rouges et ça faisait plaisir à Ushio, de savoir qu’il arrivait à la toucher ainsi. Cela n’avait qu’une seule conséquence : en vouloir plus. D’autant plus qu’elle n’osait pas vraiment le regarder. Cela l’amusait. Il s’amusait de ses réactions.

Mais elle retira sa main de sa cuisse. Ceci dérangea Ushio qui en profita pour prendre la main de l’infirmière dans la sienne et la serrer doucement. Il ne devait pas faire ça, disait-elle. Il en était bien conscient, sa nurse le lui avait déjà dit. Mais l’interdit n’a-t-il pas davantage d’attrait ? Pour l’étudiant, il n’y avait rien de plus savoureux que de braver l’interdit, surtout si cet interdit à un minois aussi attrayant.

La main ne resta pas longtemps dans la sienne, ce qui frustra l’amnésique d’autant plus. Il regardait Risa comme un lion regardait une gazelle bien dodue tandis qu’elle se levait et retournait à son bureau. Comme inspiré par le mouvement, Ushio se leva de même et s’approcha d’elle, très près. Elle se retourna un peu trop soudainement pour lui, il en fut probablement autant surprit qu’elle.

Hypnotisé par elle, il s’approcha d’elle encore plus et passa un bras autour de sa taille en s’appuyant de son autre main sur le bureau, collant son corps contre celui de l’infirmière en l’embrassant, n’hésitant nullement à aller chercher sa langue avec la sienne.

Il n’avait pas l’intention de la laisser partir, plus maintenant. Il la mettrait dans son lit, ou plutôt, il l’allongerait sur le bureau, quitte à faire preuve de ruse pour l’avoir.

Ushio avait du mal à le croire. Tout se passait bien, tout semblait bien se dérouler, elle se laissait faire tandis qu’il l’embrassait même s’il était évident qu’elle aurait voulu faire arrêter ça. Pendant combien de temps avait-il couru après cette infirmière avant d’en arriver là ? Il n’en avait pas la moindre idée mais s’il y a bien une chose dont il était certain, c’est qu’il n’était jamais allé aussi loin avec elle, sinon il l’aurait noté, il se serait mis une note pour l’informer et le pousser à atteindre le but final.

Même s’il ignorait tout de ses défaites précédentes, cette victoire lui faisait incroyablement plaisir, il la savourait à travers ce baiser, mais se rendait compte également que ce n’était qu’une étape. Il voulait plus, bien plus, et il finirait par l’obtenir d’elle. C’est pour ça qu’il ne se laissa pas abattre lorsqu’elle tenta de mettre fin au contact, le renouvelant à chaque fois. Et encore une fois, la persévérance paya. Ushio la senti agripper son t-shirt, ce qui ne fit que redoubler son ardeur et son envie. Enfin, il la laissa tranquille, relâchant ses lèvres. Mais il n’avait pas terminé avec elle.

On pouvait lire l’envie dans les yeux du jeune homme tandis qu’il la regardait avidement. Elle avait l’air toute timide, ce qui amusait assez Ushio. Oui, les timides, c’était assez son type. Un peu comme tout le monde était son type. Elle le regarda en retour et il se retint de ne pas l’embrasser à nouveau. Elle aussi parlait d’interdiction, qu’ils n’auraient pas dû faire ça. Mais aux yeux d’Ushio, ils n’avaient encore rien fait. Il rit légèrement.

« Ne dit pas ça, Risa, » Il se permettait, après ce moment intime, de la tutoyer, et surtout de l’appeler par son prénom. Il était persuadé que ça finirait par la faire craquer s’il y mettait le ton qu’il fallait.

« Les interdits sont faits pour être bravés, non ? Et puis, personne ne le saura. »

Il s’autorisa à mettre sa main, celle qui ne le tenait pas, sur le haut de sa cuisse, la caressant tendrement, se serrant un peu plus contre elle et la poussant contre le bureau pour la faire s’y asseoir.

« D’autant plus que… tu en as envie aussi, Risa. Ne me dit pas le contraire. »

À peine ces mots terminés, il rattrapa ses lèvres avec fougue et la fit légèrement basculer sur le bureau derrière elle, attendant de voir si elle se laissait faire avant de l’y allonger en restant sur elle.

En voyant le visage de sa proie devenir rouge, Ushio eut un sourire intérieur. Comme il s’en était douté, l’avoir appelée par son prénom n’avait pas laissé la jeune femme indifférente. Elle aurait pu le repousser, finalement, peut-être se serait-il laissé faire. Elle aurait pu le reprendre d’avoir utilisé son prénom malgré leur différence de statut qui implique une certaine politesse. Elle aurait pu… tellement de choses… Mais en dehors du rougissement de ses joues, sa seule réaction avait été d’agripper plus étroitement le t-shirt du garçon.

C’était une invitation tacite, et l’élève de Master y répondait et y répondrait avec tout son être. Depuis combien de temps ne s’était-il pas permis ce genre de choses avec une femme ? Dans son esprit, il comptait presque un mois, ce qui était énorme. Mais le fossé entre ses souvenirs et la réalité était bien immense. Cela pouvait être d’un jour à 4 ans, il l’ignorait. Et puis, quelle importance maintenant ? La demoiselle qu’il avait dans ses bras aimait ce qu’il lui faisait, et il continuerait, il l’aimerait si elle se laissait faire et tant qu’elle se laisserait faire, jusqu’à-ce qu’il soit satisfait.

Et elle se laissait faire, du moins pour le moment. Elle s’était laissé asseoir sur le bureau, laissant Ushio prendre place entre ses jambes et lui retirer sa blouse sans ménagement ni égards. Ushio fit à peine attention à la tenue que l’infirmière portait. Ce n’était pas ça qui l’intéressait, mais il devait avouer qu’elle lui plaisait dans le sens où elle ne faisait que le faire baver plus sur son imminente amante d’un jour, malgré les mots de celle-ci qui sonnaient étrangement faux et qu’il ne laissa pas terminer. Ce baiser, elle le lui rendit. Une victoire de plus pour le jeune homme pour qui tout ceci n’était qu’un jeu où il pouvait perdre ou gagner.

Ce qu’elle disait, ça ne voulait plus rien dire pour l’amnésique. Volontairement, il oubliait le sens de « on ne peut pas » et le distordait en un « fait ce qu’il te plait » qui était devenu depuis 4 ans le crédo de sa vie. En réponse, il serra sa taille d’une main et passa son autre main sur le bureau, pour faire fuir les fournitures qui s’y trouvaient jusqu’au sol dans un fracas et ainsi avoir le champ libre pour prendre sa belle infirmière.

S’il fut surprit lorsqu’elle l’embrassa d’elle-même ? Sans aucun doute. Mais c’était un signe à ses yeux : il avait gagné la partie et n’avait plus qu’à savourer sa victoire. Il répondit ardemment au baiser, seule réponse à tout ce qu’elle pouvait dire. À ce stade, il n’y avait plus besoin de mots, seuls les actions comptaient. Alors il l’allongea sur le bureau, l’obligea cette fois, se hissant légèrement dessus pour prolonger le baiser tandis qu’il passait une main sous sa jupe pour lui retirer son sous-vêtement, le déchirant maladroitement sans que cela ne puisse l’émouvoir en aucune façon. Il n’avait pas besoin de lui retirer d’autres vêtements et n’avait aucune intention de le faire.

La docilité de l’infirmière n’était que du plaisir aux yeux de l’étudiant. Elle se laissait faire, le laissait s’occuper d’elle, la manipuler, la toucher, l’embrasser, la caresser. Ushio était persuadé qu’à ce stade, il aurait pu lui faire quasiment tout ce qu’il voulait, elle n’aurait pas refusé, disposée à le laisser satisfaire la moindre de ses envies ou presque et le garçon, en bon égoïste de service, était prêt à saisir n’importe quelle occasion pour son seul plaisir.

Il n’avait plus besoin de faire attention au bonheur des autres, c’était un changement qu’il ne pouvait qu’apprécier. Grâce à cette amnésie sélective, il n’avait plus à craindre les retours de bâton, les rumeurs, les commérages, puisque passée la journée, il ne se souviendrait plus de ce que le jour lui avait appris. Pendant un instant, il se demanda ce qu’on disait de lui à travers l’école. Probablement rien de bien reluisant. On devait le considérer comme un homme à femme, un salaud de première, quelqu’un qui se tape tout ce qui bouge peu importe les conséquences. Si c’était vrai, il ne s’en formaliserait pas, car après tout, c’est bien ce qu’il est, au regard de sa fameuse affiche dans sa chambre, au regard de ce qu’il faisait déjà avant, au regard de ce qu’il fait maintenant…

Risa prit une position vaguement défensive, Ushio tiqua. Elle était sexy, comme ça. Du moins, c’est ainsi qu’il la trouvait. Mais quelque chose n’allait pas et bien entendu il l’avait compris. Son intention de lui faire l’amour ainsi, sans lui enlever ses autres vêtements était-elle en cause ? D’expérience il savait que ce n’était pas toujours apprécié, mais le plus simple lorsqu’on craint de se faire surprendre, ce qui pourrait sans problème arriver dans le cas présent. Était-ce donc ça le problème ? Il la regarda, vaguement interrogateur.

Puis lorsqu’elle parla, tentant vainement de s’expliquer, les larmes aux yeux, il comprit. Elle n’avait pas besoin d’en dire plus et il la regarda avec tendresse et un doux sourire. En réalité, ça le surprit. Il aurait cru, vu son physique avantageux et plus qu’attirant, elle aurait déjà eu quelques bons temps avec d’autres hommes, des petits-amis.

Ainsi donc il serait sa première fois ? Ce n’était pas rien, un beau cadeau qu’il devait manipuler avec douceur. Ce ne serait pas la première fois qu’il prendrait la virginité d’une femme. Auparavant, avant son accident, il avait déjà eu des relations avec des femmes – et des hommes pour qui c’était la première fois. Il était conscient de ce que ceci représentait et était également conscient des attentes quant à ce moment. Tout le monde espérait un moment romantique pour cette première fois, rempli d’amour et de belles attentions. Ushio n’a pas eu ce genre de première fois. Elle avait été sauvage, de sa propre volonté, de sa propre initiative, mais ce choix, il n’avait pas à le faire subir à d’autres.

Toujours, il préférait tenter de combler aux mieux les attentes que ses victimes avaient quant à une première fois, histoire de se faire une plutôt bonne réputation. Ces attentes étaient généralement similaires d’une personne à une autre. Mais dans la situation présente, ce serait difficile. Il pouvait de toute évidence se rendre compte que pour sa première fois, ce n’était pas sur un bureau qu’elle voulait coucher.

Il ne pouvait faire autrement qui soit mieux. Alors faute de faire le meilleur possible, il ferait au mieux possible avec ce qui lui était donné. Il aurait peut-être, pour le bonheur de la demoiselle, été mieux de remettre ceci à plus tard, mais Ushio la voulait, là, maintenant. En réponse à ses mots, il posa une main sur la joue de son amante d’un jour et lui sourit avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres. Elle devait ainsi comprendre qu’il avait compris, même sans qu’il ait à dire un mot. Et si elle ne comprenait pas avec ça, elle finirait par comprendre avec la suite de ses actions.

Encore une minute avant, il avait l’intention de passer immédiatement aux choses sérieuses. Mais avec ces nouvelles révélations, il changea de stratégie. Le baiser qu’il lui donna fut accompagné d’autres, parcourant son cou pour remonter jusqu’à l’oreille où il fit jouer sa langue avec le lobe tandis qu’une main caressait tendrement la cuisse de Risa avant de lui retirer doucement sa jupe, l’autre main lui retirant son haut avant de lui caresser avec tendresse la poitrine.

Il voulait lui faire plaisir, car après tout, elle n’avait qu’une seule première fois. Connaissant leur relation, ce ne serait pas forcément le meilleur souvenir de lui qu’elle pourrait avoir, alors il ferait de son mieux pour qu’elle n’y repense pas avec honte.

Ushio voyait bien que son infirmière était en quelque sorte effrayée par lui, ce qu’il allait lui faire et surtout de la façon dont il allait lui faire. Pour cette raison, il avait décidé de se montrer doux, pour la mettre à l’aise mais aussi pour lui faire plaisir. Il en allait de sa réputation d’être un bon coup, attentif aux souhaits et aux besoins de ses partenaires. Et cette réputation, il y tient quand même.

Il sentit que ses gestes la rassuraient d’une certaine façon. C’était ce qu’il avait cherché à faire. Plus que ça, il lui faisait et ferait connaître des choses qu’elle n’avait jamais ressenti avant et il l’entendait à sa voix. Elle aimait ce qu’il lui faisait et Ushio n’en était que plus heureux.

Elle aussi commença à devenir entreprenante, passant une main sur son torse avant de lui retirer son haut. Il se laissa volontiers faire, trouvant important le fait qu’elle exprime, même non verbalement, ses envies.

Alors qu’elle l’embrassait, il passa une main sur sa poitrine et de l’autre lui caressa doucement son intimité, n’hésitant pas à y entrer légèrement avec deux doigts au fil des caresses. Il n’était là plus question de réflexion. Il laissait plus ou moins son corps, son envie, prendre le dessus, refrénant tout de même son ardeur qui lui disait de la prendre tout de suite.

Combien de temps pourrait-il se retenir ? Il ne savait pas mais les caresses de sa douce étaient loin de l’aider. Il voulait lui offrir des moments de douceur, ne pas lui sauter tout de suite dessus, mais c’était difficile. Elle s’offrait à lui et il avait terriblement envie d’en profiter.

Cessant ses caresses, il prit sa main et la retira de son pantalon avant de poser un chaste baiser dessus et de la lui rendre. Une fois ceci fait, il se dénuda totalement, se montrant dans le plus simple appareil, avant de se reposer sur son infirmière, plongeant sa langue dans sa bouche et ses lèvres contre les siennes. Il garda une main sur le bureau, soutenant son poids pour ne pas écraser sa conquête, tandis que son autre main reprenait des caresses plus approfondies sur son intimité, faisant jouer ses doigts, préparant sa demoiselle pour cette première fois qui ne manquerait pas de lui être douloureuse

Les gémissements de son amante lui plaisaient et l’excitaient. Il voulait qu’elle gémisse plus, qu’elle cri de plaisir. Son plaisir était le sien et il voulait lui en donner plus, il la désirait de plus en plus. Il commençait à douter de sa capacité de faire passer le plaisir de sa partenaire avant le sien alors qu’il la parcourait de baisers.

Elle le regardait alors qu’il se déshabillait. Ça le fit sourire. C’était normal qu’elle soit curieuse de la façon dont était bâti son partenaire et celui-ci espérait qu’elle aimait ce qu’elle voyait. Vaniteux, il se laissait volontiers admirer dans sa tenue d’Adam et la laissa le regarder jusqu’à-ce qu’elle détourne le regard, après quoi il retourna à son assaut.

Remarquant que son infirmière prenait du plaisir à ses gestes et qu’elle commençait à bouger en fonction. Il se dit qu’elle devait être prête pour passer à la suite. Mais avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit de plus, Ushio sentit la main de son amante s’égarer sur le membre qui lui était le plus précieux.

Sa main était aussi douce que ses gestes appréciables. Contrairement à la jeune femme qui appréciait en gémissements, lui appréciait silencieusement, ne montrant son appréciation que par des baisers incessants et une ardeur plus intense dans ses caresses intimes.

Il ne remarqua pas la larme couler sur sa rougissante. Trop obnubilé, il n’avait qu’une chose en tête, et après avoir profité des caresses de sa douce, il cessa ses propres caresses et attrapa la main de la demoiselle, la plaquant doucement contre le bureau et y entrelaçant ses doigts.

Adroitement, il se déplaça de façon à ce que son membre soit au point d’entrée du corps de la jeune vierge qui ne le serait bientôt plus. D’ailleurs, il hésita. Il ne voulait pas lui faire mal mais se doutait qu’il n’aurait pas vraiment le choix. Il jeta un regard inquiet à la demoiselle, comme pour lui demander si elle était prête.

Puis, les yeux rivés sur le visage de son amante, il s’introduisit en elle, délicatement, mais de façon à ce que la douleur de la première fois ne se dure pas. Il resta sans bouger pendant plusieurs secondes, laissant à sa demoiselle le temps d’évacuer la douleur, et quand elle semblait aller mieux, il déposa un baiser sur ses lèvres et commença à faire des mouvements lents de va-et-vient avec le bassin.

Cette routine était bien établie et toujours la même lorsqu’il avait affaire à une demoiselle vierge. En soit, cette relation n’était, aux yeux du Master, pas différente que n’importe quelle autre qu’il avait eu et qu’il pourrait avoir.

Ushio n’avait pas pour habitude de montrer son plaisir lors de l’acte par des gémissements. Seule l’intensité de sa respiration prouvait qu’il n’était pas indifférent à ce qui se déroulait et Risa manquait difficilement de lui provoquer une respiration courte.

La docilité de son amante lui plaisait. Il pouvait lui faire à peu près tout ce qu’il désirait et elle se laissait faire. Pousser le vice jusqu’au bout lui aurait bien plu mais il se disait que ce ne serait pas correct vis-à-vis d’elle, de sa première fois.

Aussi décida-t-il de rester doux, appréciant la caresse sur sa joue qui ne lui donnait que plus envie de faire d’elle son jouet sexuel. Bien entendu, qu’il soit entré en elle était douloureux à sa partenaire. Mais encore il trouvait qu’elle le prenait bien. Une anecdote lui revint en mémoire. Il y a quelques temps – ça ne lui semblait pas trop loin mais ça l’était tout de même beaucoup en vrai, il avait ainsi dépucelé une demoiselle qu’il avait mis quand même quelques temps pour la mettre dans son lit. Emi, elle s’appelait …? Enfin bref. Il avait enfin réussit à la mettre dans son lit et tout semblait bien se passer. Mais lorsqu’il entra en elle, elle le repoussa et le gifla. Il en était resté coi tandis qu’elle se rhabillait en bougonnant et s’en allait. Aujourd’hui il en rit, mais à l’époque il l’avait mal prit.

De toute évidence, son infirmière appréciait la suite de son dépucelage. Il ne pouvait que le remarquer. Cependant, il avait décidé d’y aller doucement, en rythme de croisière. Il était bien conscient que la douleur de la première fois ne disparaissait pas tout de suite, qu’elle subsistait parfois encore après l’acte, et pour cette raison, il ne voulait pas y aller trop fort, il ne voulait pas lui faire plus mal.

Mais comment résister à l’envie d’en avoir plus quand son partenaire fait tout pour ça ? Ushio sentait sa raison se battre contre son envie tandis que Risa suivait ses mouvements. Ces sensations étaient si rassurantes dans un monde qui avait bougé sans lui et qui lui était devenu étranger. Même s’il aurait préféré avoir un homme entre ses pattes, il voulait en sentir plus et accéléra le mouvement tandis que sa respiration se faisait plus rapide, très courte, sous l’effet de son cœur qui battait la chamade.

Les gémissements de sa proie décuplaient son plaisir et il se sentait déjà prêt à s’enflammer, comme si ça faisait des mois qu’il n’avait pas couché avec qui que ce soit. Ça l’étonnait, il ne s’était pas attendu à ça, car d’habitude il met plus de temps à être échauffé avec une femme.

Il se retint, faisant durer le plaisir autant qu’il le pouvait, avant de finalement ne plus tenir et de se laisser aller dans un léger gémissement rauque. À bout de souffle, il resta contre sa partenaire quelques secondes avant de se retirer et de lui sourire.

« Tout va bien ? Ce n’était pas trop douloureux ? »

Il posa finalement un baiser chaste sur l’arête du nez de la demoiselle avant de descendre du bureau et de se rhabiller en prenant son temps. Une pensée fugitive lui dit qu’il avait probablement été trop égoïste dans sa façon de faire l’amour mais il l’écarta. De toute façon, il l’avait toujours été et demain il ne s’en souviendrait plus. Ça ne pouvait pas lui porter préjudice.

S’il y avait bien une chose qu’Ushio appréciait dans les relations sexuelles, outre l’assouvissement du désir charnel et le plaisir qui en découle, c’était l’affection qui souvent faisait partie intégrante de l’acte. Obligée, par réflexe ou sincère, il savait très bien que tout le monde n’en faisait pas preuve et pour ceux qui en faisait preuve, ce n’était pas toujours vrai.

Même s’il n’y avait aucune véritable affection derrière les actions, il appréciait ça. C’était peut-être aussi pour cette raison qu’il s’acharnait, avant, à se trouver des petits-amis alors qu’il savait pertinemment qu’il ne leur serait jamais fidèle et que ça ne durerait jamais. Juste pour avoir un semblant d’affection.

Mais dans les gestes, bien que parfois maladroits, de l’infirmière, il pouvait sentir une sincérité. À dire vrai, il se sentait toujours mieux auprès de personnes sincères que de personnes qui simulaient. Cependant, une véritable sincérité, il n’en avait que peu rencontré. Et il en voulait plus. Il se sentait bien avec l’infirmière Watanabe et il voulait rester encore un peu avec elle, être le sujet de ses douces actions.

Néanmoins, il n’y avait rien entre eux. Une simple relation d’un jour, c’était tout. S’il en voulait plus, il ne pouvait pas le lui demander. Ce n’était pas correct et elle ne lui donnerait probablement pas ce qu’il voulait. Intérieurement, il maudit son accident et son ancien petit-ami qui l’avait provoqué. Si ce n’était pas arrivé, il aurait peut-être pu apprécier une relation au long terme avec la demoiselle.

Il lui sourit quand elle lui répondit. Heureux qu’elle ait apprécié sa première fois, il se disait qu’elle devait quand même avoir eu mal.
« Pour moi, c’était très bien aussi. »
Jamais il ne disait le contraire. De toute façon, de ce côté-là, il était toujours satisfait. Il n’était pas difficile.

Répondant à son baiser, il passa affectueusement une main dans ses cheveux avant de descendre du bureau lorsqu’il fut terminé. Il ne manqua pas de remarquer la déception sur le visage de sa conquête mais il n’avait pas l’intention de partir tout de suite. Après tout, la visite médicale n’était même pas terminée. Encore une fois, il lui sourit.

« Déçue que je me rhabille déjà ? Ce serait problématique si on nous trouvait nus tous les deux dans ton bureau, tu ne penses pas ? »

Il soupira lorsqu’elle vint l’enlacer. Ces gestes… Il les avait connu tant de fois et ça ne lui suffisait toujours pas… Ces mots… Il se doutait qu’il avait dû les entendre tout autant souvent et que sa réponse devait être toujours là même.

« J’aimerais bien, crois-moi… Qui sait. Un miracle peut très bien arriver. »

Ce miracle, il n’y croyait pas. Bien sûr il noterait ce moment dans son carnet. Bien sûr il noterait son nom sur son affiche des conquêtes. Mais ça ne sera toujours rien de plus que des mots. Ça ne l’aidera pas à se souvenir.

Après quelques instants, il se retourna et l’embrassa, passant à nouveau une main dans ses cheveux. Il se disait qu’il aurait peut-être vraiment aimé que ça aille plus loin entre eux, un regret qu’il aura probablement tout le reste de la journée. Mettant fin au baiser, il posa son front contre celui de la demoiselle et lui sourit.

« Allons, ne fait pas cette tête. Toi plus qui quiconque était bien au courant que ça ne serait qu’un moment, que ça ne durerait pas. Alors tu ferais mieux de ne pas te laisser abattre. Même si je le voulais, je ne suis pas fait pour toi. Je ne suis fait pour personne. Tu trouveras quelqu’un de mieux que moi. »

Autant pouvait-elle bien le prendre que très mal, mais au moins ça lui permettrait de passer à autre chose, peu importe comment elle le prenait. C’était ce qu’il fallait, ce qu’il voulait. Elle ne devait pas s’accrocher à lui. Personne ne le devait.

Ushio sourit lorsque l’infirmière indiqua sa déception. C’était mignon. Mais bon, il ne pouvait pas être à la disposition de tous ceux qui le désiraient, même si ça ne lui déplairait pas. Il faudrait se dédoubler trop de fois pour ça et il n’était même pas capable de le faire une fois.

Ce qu’il aurait aimé rester plus longtemps avec elle… Mais il n’en était pas capable. Même s’il n’avait pas eu son accident, il n’aurait jamais pu avoir une relation stable et saine avec elle. Parfois il se demandait ce qui n’allait pas chez lui pour se comporter ainsi, pour ne pas parvenir à avoir une relation avec une seule et unique personne. En ce moment-là, il voulait faire plaisir à son infirmière qui semblait vouloir un peu plus du jeune homme que ce qu’il était disposé à lui offrir.

Il voyait la tristesse dans les yeux de la demoiselle. Cela ne lui plaisait pas. Il n’aimait pas faire pleurer les gens et miss Watanabe semblait visiblement sur le point de fondre en larmes. Alors il la serra tendrement contre lui et lui caressa les cheveux. C’était tout ce qu’il pouvait faire. Bien sûr il pouvait lui mentir, lui dire plein de belles choses, mais si ça aurait pu être efficace il y a quatre ans, aujourd’hui c’était loin d’être crédible. Aussi ne répondit-il pas. Après tout, la réponse, elle la connaissait déjà.

Elle était gentille. Vraiment gentille. De toute évidence, elle voulait vraiment de lui. Mais Ushio ne pouvait pas laisser quelqu’un le désirer autrement que sexuellement. Elle devait l’oublier. Doit-il être méchant avec elle pour le reste de la journée, mais il espérait ne pas avoir à aller jusque-là. Finalement, il la lâcha avant de reprendre.

« Personne ne devrait avoir à vivre avec un fardeau comme moi. Ni vous, ni quelqu’un d’autre, miss Watanabe. Et puis, même sans ça, je ne suis pas quelqu’un avec qui il vaut avoir une relation de couple. Vous, au contraire… Je ne m’inquiète pas de savoir que vous trouverez quelqu’un. »

Volontairement, il avait recommencé à la vouvoyer. Mettre de la distance entre eux deux ne pouvait qu’aider sa cause, même si ça la rendrait triste. Après ceci, il ne lui laissa pas le temps de répliquer et s’inclina respectueusement devant l’infirmière.

« Je vous souhaite une bonne journée. Adieu. »

Et il parti, comme ça, la laisser toute seule dans son infirmerie, tel le goujat qu’il a toujours été.